LE DON DE DIEU
Si je détenais la lanterne d’Aladin,
Qu’il me soit permis d’être bercée de pouvoir,
Je prononcerais ce vœu de prédilection
Fort et bien haut sur le parvis des magiciens :
« Je ne veux prétendre qu’aux connaissances et savoirs,
Je n’aspire et ne vis que pour ces obtentions ».
Et désormais dotée de ce doux don des dieux,
En fugitive je voguerais dans les airs
Promulguant mes soins et toutes apaisances
Sur les parjures, les meurtrissures des cieux,
Sur les blessures, les contorsions de la terre,
Contreversant les déboires de la malchance.
Je serais à l’écoute de l’enfant qui pleure,
De l’animal défendant sa progéniture,
De l’homme abattu dont le triste sang jailli,
De la femme qui crie et gémit de douleur
Et je panserais les plaies de la nature
En ranimant la sève déchue à la vie.
Qu’en le secret de ces cryptes défendues
La sagesse de Ses Livres me soit révélée,
Que je puisse d’une simple embrase d’horizon
Connaître l’univers, connaître l’inconnu,
Que je puisse embrasser le monde, le réveiller,
Le sortir de son ombre, de sa pâmoison.
Ainsi en la connaissance, en le savoir
Pourrais-je témoigner des phases existentielles
En formulant exactitude à chaque question,
Discernant le noir du blanc, le blanc du noir,
Façonnant le mal en bien, le fiel en miel,
Trouvant pour chaque épreuve la solution.